Jugé à Bamako pour « atteinte au crédit de l’État » et « opposition à l’autorité légitime », l’ex-chef du gouvernement malien Moussa Mara encourt une peine de 24 mois d’emprisonnement. Le verdict est attendu pour le 27 octobre 2025.
Le procès de l’ancien Premier ministre Moussa Mara s’est ouvert lundi 29 septembre devant le tribunal spécialisé dans la cybercriminalité de Bamako. Âgé de 49 ans, l’homme politique, qui avait dirigé le gouvernement malien entre avril 2014 et janvier 2015, est poursuivi pour avoir publié sur les réseaux sociaux un message jugé attentatoire à l’autorité des autorités de transition.
En effet, dans un tweet datant du 4 juillet 2025, il avait exprimé sa solidarité avec plusieurs personnalités incarcérées pour avoir critiqué la junte. « Solidarité indéfectible avec les détenus d’opinion », écrivait-il, avant d’ajouter : « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître ! ». Ces propos lui valent aujourd’hui d’être inculpé pour « atteinte à la crédibilité de l’État » et « opposition à l’autorité légitime ».
Une demande de mise en liberté provisoire rejetée
Inculpé puis placé sous mandat de dépôt le 1er août dernier, Moussa Mara est arrivé au tribunal sous forte escorte policière, vêtu d’un boubou blanc, et selon des témoins, relativement serein. Sa demande de mise en liberté provisoire a été rejetée d’emblée par le juge.
À l’audience, son avocat, Me Mountaga Tall, a plaidé l’innocence de son client, dénonçant une atteinte à la liberté d’expression. « Ce tweet est innocent, il n’y a aucune infraction », a-t-il martelé, avant de demander la relaxe pure et simple. Mais le parquet, implacable, a requis deux ans de prison ferme. Le délibéré a été fixé au 27 octobre.